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الخميس، 31 مارس 2016

Connaissez-vous vraiment les origines du jeu de Go ?



Iriez-vous penser qu’un jeu de stratégie ait pu être inventé pour l’amélioration du caractère moral ? Pourtant, selon les légendes chinoises, c’est ainsi que le Weiqi, plus connu à l’Ouest sous son nom japonais de Go, est né.
De nombreuses légendes circulent sur l’origine du Go. L’une d’elles veut que le jeu de plateau ait été à l’origine utilisé par le légendaire Empereur Yao pour enseigner les principes moraux à son fils Danzhu.
L’objet du Go, dont le nom chinois signifie « les échecs d’encerclement », est de prendre et de remplir l’espace sur le plateau de 19 x19 lignes, de façon à préserver l’intégrité de ses propres formations tout en encerclant les pièces de l’autre joueur.
Le jeu n’a qu’une seule sorte de pièce, appelées pierres, qui sont divisées en noires et blanches pour distinguer les deux joueurs. Sous cette simplicité trompeuse se cache un nombre pratiquement infini de possibilités de jeu différentes, aussi bien que les manœuvres subtiles qui peuvent arracher la victoire des mâchoires de la défaite jusque dans les situations les plus improbables.
Le Go est avec la calligraphie, la peinture et la maîtrise des instruments traditionnels, un des quatre grands arts de la Chine ancienne. Peut-être en raison de sa profondeur, le Go a traditionnellement été associé aux phénomènes célestes, à la stratégie militaire, à la direction des affaires d’état, et même à la divination.
Patience et caractère
Dans sa jeunesse, dit la légende, Danzhu, le fils de l’empereur, manquait de caractère. Son père chercha alors de l’aide auprès d’êtres divins. Sur la rive du Fleuve Fen, il vit deux immortels assis l’un en face de l’autre sous un genévrier. Ils traçaient les lignes d’une grille sur le sable et plaçaient sur la grille des pièces noires et blanche en ordre de bataille.
L’empereur les approcha et leur demanda comment il pouvait améliorer le comportement de son fils. Un des immortels répondit : « Danzhu est bon à la compétition mais trop téméraire. Prenez ce à quoi il est bon et développez son caractère de cette façon. »
Un immortel indiqua les lignes et les pierres sur le sable. « Ceci est un plateau de Go » dit-il. « Ce plateau est carré et statique, tandis que les pièces sont rondes et en mouvement. Cela suit le modèle du ciel et de la terre. Depuis le temps où nous avons inventé ce jeu, personne ne l’a encore vraiment maitrisé. »
Au retour de l’empereur, Danzhu se mit au Go et fit de rapides progrès.
Les anciens n’ont pas inventé le Go en vue de gagner ou de perdre, mais pour élever le caractère, cultiver la moralité et le tempérament, développer la sagesse, et exprimer son talent artistique.

Une atmosphère mystique entoure le Go, et c’est le sujet du

proverbe chinois qui dit qu’« un jour au ciel équivaut à mille ans sur terre. » La légende derrière cette phrase est qu’un bûcheron perdu dans les bois, tombe sur deux immortels en train de jouer une partie de Go. Se voyant offrir un fruit céleste par un de leurs serviteurs, il observe leur partie pendant des heures, jusqu’à ce que le serviteur lui rappelle qu’il est temps de rentrer à la maison. Se levant pour ramasser sa hache, il découvre qu’elle a rouillé depuis longtemps, et retournant à sa ville natale il se retrouve lui-même dans une époque différente.
Reflet du cosmos
Un plateau de Go traditionnel a 19 lignes verticales et 19 lignes horizontales, formant 361 points, qui passent pour symboliser la myriade de corps célestes. Un seul point au centre du plateau, appelé le Tianyuan, symbolise le centre de l’univers. Les pièces rondes, blanches et noires, reflètent la nature circulaire que les anciens chinois attribuaient au Ciel, tandis que les positions carrées représentent la terre.

La maîtrise du Go incarne l’idéal chinois d’une vie vécue en
accord avec le destin. Cette forme de raffinement personnel insiste sur l’obtention naturelle des choses plutôt que par la force brute. Ce principe est reflété dans les mécanismes du Go : en jouant trop agressivement on risque l’encerclement, tandis que la capacité à analyser le déroulement de la partie est le chemin menant à la victoire.
La simplicité du Go est un autre élément qui correspond bien à la philosophie traditionnelle chinoise.
Les couleurs blanche et noire reflètent la dualité traditionnelle du yin et du yang. Bien qu’ils ne soient que deux éléments, les opposés coexistent pour produire « la myriade des choses ». Ainsi, une partie de Go peut être vue non seulement comme une lutte entre deux armées, mais aussi comme l’interaction incessante d’opposés complémentaires qui se retrouve partout dans la vie et le monde.


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