Oscariser», «LOL», «gloups», «comater», «psychoter»... De nouveaux mots font chaque année leur entrée dans les dictionnaires à grand renfort de couverture médiatique. S’ils révèlent un air du temps et témoignent de nouvelles pratiques, en revanche, ces mots à la mode deviennent très rarement des termes courant du vocabulaire usuel, révèle une étude récente.
«Il y a plein de mots à la mode qui émergent, mais la popularité et la durée de vie de ces mots est très limitée», explique sur le site Live Science l’une des auteurs de l’étude, Matjaz Perc, professeur de physique à l’université Maribor en Slovénie.
Pour le vérifier, les chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans la revue Nature, ont utilisé la plus grande base de mots informatisée disponible sur Internet: le projet Google Books (20 millions de livres numérisés, soit environ 4% du total des ouvrages jamais publiés dans neuf langues majeures).
On appelle cela «Culturomics», ou utilisation à haut débit de données pour étudier la culture humaine, un nouveau champ de recherche rendu possible par la prolifération et le stockage de données quantitatives sur les productions culturelles, en particulier sur Google. La méthode utilisée a consisté à analyser avec l’outil Ngram Viewer de Google Books la fréquence d’occurrence de 15 millions de mots dans sept langues différentes au cours des deux derniers siècles.
Pour l’équipe de chercheurs, le cœur du lexique de la langue anglaise est composé d’environ 30.000 mots utilisés fréquemment. Un autre groupe, cent fois plus important, rassemble les mots rarement utilisés, parmi lesquels la majorité de ces nouveaux mots. Des termes comme «email» ou «Google» représentent néanmoins des exceptions à cette règle.
Les auteurs de l'article affirment dans leur conclusion que les langues «refroidissent». Plus une langue est ancienne, plus son usage se fixe dans le temps, laissant moins de chance à ces nouveaux termes de s’imposer et de rejoindre le vocabulaire de base de nos échanges, du moins à l'écrit. Et cette tendance ne s’applique pas qu’à l’anglais, elle a été observée par les chercheurs dans toutes les langues.
Le linguistique Bill Kretzschmar de l’université de Géorgie s’est félicité de voir que des physiciens et des mathématiciens s’intéressaient à la linguistique et apportaient de nouvelles techniques statistiques, même si les résultats apportés par la statistique ne constituent pas pour lui une surprise.
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