Iriez-vous
penser qu’un jeu de stratégie ait pu être inventé pour l’amélioration du
caractère moral ? Pourtant, selon les légendes chinoises, c’est ainsi que
le Weiqi, plus connu à l’Ouest sous son nom japonais de Go, est né.
De
nombreuses légendes circulent sur l’origine du Go. L’une d’elles veut que le
jeu de plateau ait été à l’origine utilisé par le légendaire Empereur Yao pour
enseigner les principes moraux à son fils Danzhu.
L’objet
du Go, dont le nom chinois signifie « les échecs d’encerclement »,
est de prendre et de remplir l’espace sur le plateau de 19 x19 lignes, de façon
à préserver l’intégrité de ses propres formations tout en encerclant les pièces
de l’autre joueur.
Le
jeu n’a qu’une seule sorte de pièce, appelées pierres, qui sont divisées en
noires et blanches pour distinguer les deux joueurs. Sous cette simplicité
trompeuse se cache un nombre pratiquement infini de possibilités de jeu
différentes, aussi bien que les manœuvres subtiles qui peuvent arracher la victoire
des mâchoires de la défaite jusque dans les situations les plus improbables.
Le
Go est avec la calligraphie, la peinture et la maîtrise des instruments
traditionnels, un des quatre grands arts de la Chine ancienne. Peut-être en
raison de sa profondeur, le Go a traditionnellement été associé aux phénomènes
célestes, à la stratégie militaire, à la direction des affaires d’état, et même
à la divination.
Patience et caractère
Dans sa jeunesse, dit la légende, Danzhu, le fils de l’empereur, manquait de caractère. Son père chercha alors de l’aide auprès d’êtres divins. Sur la rive du Fleuve Fen, il vit deux immortels assis l’un en face de l’autre sous un genévrier. Ils traçaient les lignes d’une grille sur le sable et plaçaient sur la grille des pièces noires et blanche en ordre de bataille.
Dans sa jeunesse, dit la légende, Danzhu, le fils de l’empereur, manquait de caractère. Son père chercha alors de l’aide auprès d’êtres divins. Sur la rive du Fleuve Fen, il vit deux immortels assis l’un en face de l’autre sous un genévrier. Ils traçaient les lignes d’une grille sur le sable et plaçaient sur la grille des pièces noires et blanche en ordre de bataille.
L’empereur
les approcha et leur demanda comment il pouvait améliorer le comportement de
son fils. Un des immortels répondit : « Danzhu est bon à la
compétition mais trop téméraire. Prenez ce à quoi il est bon et développez son
caractère de cette façon. »
Un
immortel indiqua les lignes et les pierres sur le sable. « Ceci est un
plateau de Go » dit-il. « Ce plateau est carré et statique, tandis
que les pièces sont rondes et en mouvement. Cela suit le modèle du ciel et de
la terre. Depuis le temps où nous avons inventé ce jeu, personne ne l’a encore
vraiment maitrisé. »
Au
retour de l’empereur, Danzhu se mit au Go et fit de rapides progrès.
Les
anciens n’ont pas inventé le Go en vue de gagner ou de perdre, mais pour élever
le caractère, cultiver la moralité et le tempérament, développer la sagesse, et
exprimer son talent artistique.
Une
atmosphère mystique entoure le Go, et c’est le sujet du
proverbe
chinois qui dit qu’« un jour au ciel équivaut à mille ans sur
terre. » La légende derrière cette phrase est qu’un bûcheron perdu dans
les bois, tombe sur deux immortels en train de jouer une partie de Go. Se
voyant offrir un fruit céleste par un de leurs serviteurs, il observe leur
partie pendant des heures, jusqu’à ce que le serviteur lui rappelle qu’il est
temps de rentrer à la maison. Se levant pour ramasser sa hache, il découvre
qu’elle a rouillé depuis longtemps, et retournant à sa ville natale il se
retrouve lui-même dans une époque différente.
Reflet du cosmos
Un plateau de Go traditionnel a 19 lignes verticales et 19 lignes horizontales, formant 361 points, qui passent pour symboliser la myriade de corps célestes. Un seul point au centre du plateau, appelé le Tianyuan, symbolise le centre de l’univers. Les pièces rondes, blanches et noires, reflètent la nature circulaire que les anciens chinois attribuaient au Ciel, tandis que les positions carrées représentent la terre.
Un plateau de Go traditionnel a 19 lignes verticales et 19 lignes horizontales, formant 361 points, qui passent pour symboliser la myriade de corps célestes. Un seul point au centre du plateau, appelé le Tianyuan, symbolise le centre de l’univers. Les pièces rondes, blanches et noires, reflètent la nature circulaire que les anciens chinois attribuaient au Ciel, tandis que les positions carrées représentent la terre.
La
maîtrise du Go incarne l’idéal chinois d’une vie vécue en
accord
avec le destin. Cette forme de raffinement personnel insiste sur l’obtention
naturelle des choses plutôt que par la force brute. Ce principe est reflété
dans les mécanismes du Go : en jouant trop agressivement on risque
l’encerclement, tandis que la capacité à analyser le déroulement de la partie
est le chemin menant à la victoire.
La
simplicité du Go est un autre élément qui correspond bien à la philosophie
traditionnelle chinoise.
Les
couleurs blanche et noire reflètent la dualité traditionnelle du yin et du
yang. Bien qu’ils ne soient que deux éléments, les opposés coexistent pour
produire « la myriade des choses ». Ainsi, une partie de Go peut être
vue non seulement comme une lutte entre deux armées, mais aussi comme
l’interaction incessante d’opposés complémentaires qui se retrouve partout dans
la vie et le monde.
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق